Les pavillons
L’Histoire de la Cité ouvrière …
La Cité ouvrière de St Auban est une zone résidentielle remarquable, à l’urbanisme planifié, dont l’habitat individuel-groupé est l’une des caractéristiques principales.
La vieille cité (construite de 1916 à 1940) reprend le modèle du « carré mulhousien » mis en place à partir de 1850 à Mulhouse.
Elle a été labellisée « Patrimoine du XXe siècle » le 28 novembre 2000 par les services du Ministère de la Culture.
Fondée en 1915 par la Compagnie des Produits chimiques Alais et de la Camargue l’usine de St Auban a rapidement fait construire un ensemble immobilier pour les ouvriers et leurs familles.
Sur le plateau quasi désert qui surplombe la Durance, les ingénieurs de la Compagnie élaborent un plan d’urbanisme orthogonal et à partir de 1916, les premières maisons sortent de terre et vont progressivement couvrir tout le secteur entre le bord du plateau et le chemin de la gare, nommé Avenue Alsace Lorraine à la fin de la première guerre mondiale.
Mémoire vivante de la cité ouvrière
… et le lien avec Jean Prouvé
L
Au début du second conflit mondial, l’usine doit fournir en matières premières la Société Centrale des Alliages Légers (SCAL) en cours de construction à Issoire, dans le cadre du réarmement de la France.
À St Auban, le renforcement des équipes impose la construction de logements supplémentaires.
La Compagnie AFC fait alors appel aux Ateliers Jean Prouvé, qui viennent de construire à Issoire des bâtiments préfabriqués pour la SCAL.
De son côté, Jean Prouvé collabore avec Pierre Jeanneret et Le Corbusier (Jean-Édouard Jeanneret) à la création de la Société Centrale de Construction ( BCC) basée à Grenoble, à partir de la fin 1940, pour réaliser des maisons préfabriquées entièrement équipées et livrées « clés en main ».
Les débuts
La CONSTRUCTION
Fin 1941, les dirigeants de l’usine de St Auban passent commande à la société « Bureau Central de Construction » de maisons préfabriquées conçues par Jean Prouvé, afin de loger rapidement des cadres venant intégrer l’entreprise.
La commande comprend 6 maisons individuelles et 3 bâtiments collectifs.
Quatre maisons individuelles sont implantées le long d’une rue nouvelle – aujourd’hui Rue de la Colline.
Les autres bâtiments sont implantés à l’angle nord de l’avenue Alsace-Lorraine et de la route Nationale 96. Ce terrain triangulaire va accueillir deux pavillons 8 x 24 (3 logements par bâtiment) et un pavillon 8 x 32 (4 logements), ainsi que deux maisons individuelles aux deux extrémités.
Les bâtiments BCC, Rue Berthelot en 1947
La Rue Berthelot aujourd’hui
En 1942, Pierre JEANNERET, l’architecte de ces constructions légères, vient à St Auban et photographie les bâtiments en cours de montage.
Ces photos sont prises alors que les pavillons collectifs et un pavillon individuel de la Rue Berthelot sont déjà terminés.
Le pavillon 8×32 terminé. À l’arrière on distingue la colline St Jean
Les clapiers et à l’arrière l’un des deux bâtiments 8×24 (à 3 logements)
le long de la RN 96
On y voit également deux pavillons implantés le long de la Rue de la Colline, l’un en cours de montage et l’autre déjà terminé, probablement le numéro 3, reconnaissable à l’accès au sous-sol.
L’une des maisons de la Rue de la Colline en cours de montage
LA DISPARITION
Si les quatre pavillons de la Rue de la Colline sont toujours en place, tous les bâtiments de la Rue Berthelot ont aujourd’hui disparu.
Ils ont été détruits à la fin des années 70, à une époque où l’on n’attachait aucune importance à ces bâtiments préfabriqués, aujourd’hui reconnus dans le monde entier pour leurs qualités constructives et leur modernité.
Seules quelques traces au sol témoignent aujourd’hui de la présence des bâtiments disparus le long de la Rue Berthelot